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Agen, Nouvelle Aquitaine, France
Manager une équipe c’est du sérieux ! Qu’est-ce que le jeu – moment de loisir – viendrait faire dans le management ? C’est déjà la question qui se posait dans ce précédent article (partie 1)
Il existe plusieurs « serious game » à destination des managers. On peut aussi détourner certains jeux de leur vocation première pour les orienter management. Je vous propose de continuer à suivre Marc, dirigeant d’une PME, qui a cette fois-ci 2 nouvelles problématiques à traiter : il veut augmenter le niveau collaboration au sein de ses équipes, il veut aussi faire progresser ses managers.
En regardant du côté des neurosciences, on comprend vite la place que les jeux « sérieux » peuvent prendre dans le milieu professionnel : pour développer des compétences, pour sortir du cadre habituel. Pour un petit rappel, c’est par ici 😉.
Marc, patron d’une PME, trouve que son équipe fonctionne correctement : dans l’ensemble, ça se passe bien. Malgré tout, il constate des situations où ça « frotte ».
Par exemple, lors d’une réunion sur des enjeux Qualité, il a bien vu que Célia demandait beaucoup de détails et que ça agaçait Luc. Ou bien au niveau Commercial, il a trouvé que Denis mettait beaucoup « trop » de temps pour définir les nouveaux tarifs…
Marc sent bien que son équipe n’est pas toujours aussi efficace que possible ou qu’il y a parfois des comportements qui agacent. Il aimerait fluidifier le fonctionnement de son équipe pour la rendre plus performante.
Marc décide d’aborder ses enjeux de collaboration de façon décalée et il choisit un Escape Game : Escape Team. Le principe est simple. En groupe de 5-6 personnes, ses collaborateurs ont 1 heure pour résoudre une énigme : une statuette a disparu, il faut la retrouver (et honnêtement, il faut bien 1 heure 😉). Marc va être transparent sur son objectif : il veut observer la collaboration de l’équipe.
Cet escape est virtuel et peut se jouer en présentiel ou en distanciel. La partie est animée par un maitre du jeu.
Le secret de ce jeu, c’est de mettre des observateurs. Ça peut être Marc ou d’autres collaborateurs. Et là, pendant que se déroule la partie, on peut voir en direct les comportements des joueurs et comment ils coopèrent. Par exemple : Luc a pris le leadership de l’équipe, Denis observe beaucoup et ne dit pas grand-chose, des sous-groupes se sont formés, l’équipe communique (ou pas !), etc… Très vite les appréhensions tombent et les comportements « naturels » surgissent : c’est la magie du jeu 😉.
Au-delà de la partie d’escape game, au-delà de la résolution de l’énigme, c’est le débrief avec l’équipe qui est passionnant. Quel est le ressenti des joueurs ? Quels sont les retours des observateurs ? Et surtout, forts de ces constats, quels enseignements on peut en tirer dans la collaboration entre membres de l’équipe ?
Qu’est ce qui se cache derrière cet escape game ? Ce jeu met en lumière les comportements de chacun et les interactions entre les personnes. C’est en fait l’outil DISC qui est en trame de fond.
DISC c’est le modèle imaginé par William Marston pour parler des comportements. C’est un outil très connu qui se base sur 4 couleurs : rouge, jaune, vert, bleu. Pour faire simple, le modèle DISC distingue 4 grands profils en fonction nos comportements visibles.
Sans rentrer dans le détail de l’outil, DISC permet de mieux se connaitre, de mieux comprendre l’autre et donc, de mieux interagir ! Ce sont finalement ces comportements que Marc a pu observer pendant l’escape game.
Le jeu agit alors un révélateur de comment les membres de son équipe se comportent. Attention : le but n’est pas de juger ces comportements. Les identifier et pouvoir en parler, c’est tout simplement mieux comprendre comment fonctionnent ses collègues. C’est un accélérateur de la collaboration !
Suite à l’escape game, Marc a décidé de former son équipe à l’outil DISC pour aller plus loin et donner des clés de compréhension à ses collaborateurs. Est-ce que ces nouvelles compétences sont bien ancrées ? Comment les collaborateurs s’en servent.
Le jeu peut une nouvelle fois nous venir en aide : pour allier la pédagogie, le ludique et s’assurer que chaque personne a bien compris.
Prenons un exemple : après la formation DISC, Marc veut s’assurer que ses collaborateurs ont bien compris les caractéristiques principales de chaque « couleur ». Cette fois-ci, Marc va se servir de Kahoot pour animer des quizz. Kahoot est une appli en ligne – gratuite sous certaines conditions – qui permet de créer des quizz interactifs. Dans le cas de DISC, voici un exemple :
Que ce soit en présentiel ou en distanciel, les personnes testent leurs connaissances. Kahoot produit l’émulation nécessaire. Le jeu aide aussi à gommer le côté “scolaire” des apprentissage. Il favorise aussi les échanges, c’est ce que nous allons voir. Beaucoup d’avantages donc… 😉
Au-delà de « l’évaluation » pure des acquis – dont je ne suis pas très fan – ces jeux de type Kahoot ont aussi le mérite de créer des questionnements. Voyons un exemple :
Dans ce cas précis, Marc pourra faire réagir certains de ses collaborateurs. En particulier, ceux qui se sentent concernés ou ceux que ça fait réagir. Il peut aussi creuser : est ce que ça vous rappelle une situation ? Comment avez-vous réagi dans tel cas particulier ? etc…
En posant des règles claires (pas de jugement, on est là pour progresser ensemble…), le jeu est encore une fois un vecteur pour ouvrir d’autres portes et permettre de parler de ce dont on ne parlerait pas spontanément… Avec l’objectif de mieux comprendre les autres et donc de mieux collaborer !
Les jeux présentés dans ce chapitre autour du DISC sont issus de la plateforme Erudia Jeux. Ils ne sont pas en accès libre : Semer & Grandir est certifié DISC pour vous accompagner. Pour plus d’infos, vous pouvez nous contacter.
Marc a 4 managers dans son équipe qui ont pour mission d’encadrer des équipes. Marc a pu constater que plusieurs d’entre eux ne sont pas toujours à l’aise dans certaines situations managériales. Il en a parlé avec eux lors des entretiens annuels.
Marc cherche des solutions pour les faire progresser et les mettre en confiance dans leur rôle de manager.
Les mises en situations managériales sont d’excellents jeux pour progresser. Elles permettent de simuler un acte de management. Ces mises en situations peuvent être :
La mise en situation c’est une belle occasion de travailler son management dans un cadre sécurisé. Qu’on réussisse ou qu’on se plante lors de la mise en situation, il n’y a pas de conséquences.
Certaines personnes sont réticentes à ces mises en situation : malaise devant un « public », situations déconnectées du terrain (pas assez concrètes), peur de mal faire etc… C’est ok, il faut respecter ce malaise et encourager la personne à aller au-delà. On peut aussi poser des règles bienveillantes avec le groupe de manager pour faciliter la séquence.
Attention : ces mises en situation ne sont pas du théâtre ! On les joue sérieusement (même si un fou rire spontané n’est jamais à exclure 😉). Si un manager loupe sa mise en situation, aucun problème, on recommence, on reprend du début. C’est justement ce qui est génial : on peut essayer autant de fois qu’on veut (ce qui est plus difficile « en vrai » devant un collaborateur 🧐). Et perso, je préfère me louper lors d’une mise en situation que devant un collaborateur…
Marc peut donc partir sur des situations réelles qu’il a repéré chez un de ses managers.
Par exemple, il a bien vu que Lou n’était pas à l’aise quand elle a dû recadrer un collaborateur. Voila une excellente situation pour s’entrainer ! Lou rejoue la scène, au calme, et Marc joue le rôle du collaborateur. A force d’entrainement, Lou gagnera en technique et en assurance lors de ses prochains recadrages.
Un autre exemple, d’une situation fictive cette fois-ci.
Dans votre entreprise, vous remarquez que votre réceptionniste – en place depuis 4 ans et dont vous êtes très satisfait – est de moins en moins souriant depuis 1 mois. Son naturel enjoué a disparu petit à petit. Au début, vous ne vous êtes pas inquiété mais là, vous avez décidé de lui parler.
Comment le manager de Marc va traiter cette situation ? Quoi qu’il se passe pendant la mise en situation, il y aura de la matière à discuter lors du débriefing. Une opportunité pour progresser…
NB : cet article peut éclairer comment traiter la situation présentée juste au-dessus 😉.
Car finalement, c’est bien dans le débriefing et donc dans la capacité de feedback que réside l’intérêt de jouer des mises en situation. Ce feedback peut être apporté par Marc mais aussi par le reste de l’équipe des managers. Le groupe n’est pas là pour juger : c’est bien, c’est mal.
Chaque personne présente lors des mises en situation peut donner son avis sur ce qu’elle a apprécié, ce qui lui manquait, ce qui pourrait être différent. Et ainsi alimenter un débat, s’inspirer mutuellement. Car en management, il y a rarement une seule façon de faire !
Partager entre manager nécessite que le groupe soit en confiance, soit en capacité d’écoute et garde la confidentialité sur ce qui se dit pendant ces mises en situations. Si ces conditions sont remplies, c’est une vraie force dans une entreprise d’avoir une communauté de managers prête à s’entraider et à se soutenir dans les situations difficiles.
Bien sûr, l’animation de ces mises en situation et ce feedback peuvent être apportés par une tierce personne : c’est le sens même de beaucoup de missions de Semer & Grandir !
En conclusion, le jeu a toute sa place dans la boite à outil des Managers. Il permet de mettre en œuvre simplement des échanges au sein de son équipe. Il suffit de choisir le jeu adapté à ses objectifs. Cette approche décalée et innovante libère la parole et permet de faire un « pas de côté » vraiment intéressant. Pour favoriser l’implication des équipes, l’apprentissage, la collaboration, la progression. Alors 3,2,1… jouez !
Et si vous n’êtes pas encore allés découvrir les jeux présentés dans la partie 1 de l’article, c’est par là.
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Si vous voulez aller plus loin, je vous propose d’explorer le site Semer & Grandir 😉
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